Un soir de solitude, un soir de pauvreté,
Où l’ennui, votre chien, à vos genoux s’allonge,
Tandis que le remords solitairement ronge
Votre cœur, ver qui ronge un fruit déjà gâté.
La nuit venait au paysage inconsolé,
Brumeusement confuse ainsi qu’aux yeux un songe,
Et son voile à la vitre effaçait tout mensonge.
C’était un soir d’octobre au visage voilé.
Chantonnant sur le vent, l’aïeule de l’automne,
Filait à son rouet l’averse monotone,
Tissant un ciel pensif et d’un gris endormi.
Sur la vie au-dehors je tirais les persiennes
Pour flâner un long temps, promeneur parmi
Mes souvenirs rangés en galerie ancienne.
Arthur Cravan
(...)
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