Ne renoncer à rien. Surtout pas aux théâtres, aux terrasses de café, à la musique, à l’amitié, au vin rouge, aux feuilles de menthe et aux citrons verts dans les mojitos, aux promenades dans Paris, aux boutiques, aux illuminations de Noël, aux marronniers du boulevard Arago, aux librairies, aux cinémas, aux gâteaux d’anniversaire… Ne renoncer à rien. Surtout pas au Chablis, surtout pas au Rully, surtout pas à l’esprit. Ne renoncer à rien. Ni aux ponts de Paris, ni à la Tour Eiffel, ni, place de la République, à la statue de Marianne résultat d’un concours datant de 1879 et remporté par les frères Morice, Léopold pour la statuaire et Charles pour le soubassement. Ni aux pots de violettes et de primevères sur le marché aux fleurs. Ni à l’Amour de Jacques Saly, commandée par la marquise de Pompadour. Ni à l’amour. Ne renoncer à rien. Surtout pas à Paris, surtout pas aux titis, surtout pas à Bercy. Ne renoncer à rien. Ni à Gavroche, ni à Voltaire, ni à Rousseau. Ni aux oiseaux, ni aux ruisseaux, ni à Nanterre. Ni à Hugo. Ni aux soleils couchants, ni aux collines désertes, ni aux forêts profondes. Ni aux chansons de Barbara. Ni à la foule des grands jours. Ni à l’affluence des jours de fête, au baiser de l’hôtel de ville, aux étreintes sous les portes cochères. Ni aux enfants qui jouent sur les trottoirs. Ni aux cyclistes, ni aux cavistes, ni aux pianistes. Ne renoncer à rien. Surtout pas aux envies, surtout pas aux lubies, surtout pas aux folies. Ni aux masques, ni aux plumes, ni aux frasques, ni aux prunes, ni aux fiasques, ni aux brunes, ni aux écrivains, ni aux éclats de voix, ni aux éclats de rire, ni aux engueulades, ni aux files d’attente, ni aux salles clairsemées, ni aux filles dévêtues, ni aux garçons poilus, ni à la révolte, ni à la joie d’être ensemble, ni au bonheur de partager, ni au plaisir d’aimer ni à la légèreté, ni à l’insouciance, ni à la jeunesse, ni à la liberté. Ne renoncer à rien. Ne renoncer à rien. Ne renoncer à rien. Surtout pas à Paris. Surtout pas aux amis. Surtout pas à la vie.
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