une photo pourrie made in téléphone... et pour cause, l'appareil photo était occupé à enregistrer le concert (son pourri de chez pourri, ce coup-ci)... là, il chantait évidemment "over the rainbow"... déjà, les larmes perlaient... il n'a pourtant jamais fait autant d'efforts sur une scène parisienne... finalement, l'émotion palpable ne venait pas tant du spectacle somptueux, un grand orchestre et un piano à queue pour accompagner un merveilleux showman dans la grande tradition de dean martin... en fait, le bô rufus était malade... le concert a même bien failli être annulé... à deux mètres, je voyais bien qu'il avait les traits tirés et que son joli minois était bien pâle... il n'avait pratiquement plus de voix... chaque fois qu'il tirait vers le haut, il cherchait ses notes comme un nageur en apnée... mais "the show must go on"... il a tenu à assurer le concert comme judy garland qui justement flirtait avec la maladie à l'époque du "live at carnegie hall"... musicalement, il a quand même expédié un peu cavalièrement quelques titres... mais que faire quand le public parisien est majoritairement peu familier au répertoire de la soirée... son "chantez avec moi" est resté lettre morte... il a dû se sentir bien seul à ce moment... pourtant quelques moments de pure grâce ont émaillé cette soirée... comme son "do it again" ou "i can't give you anything but love"... évidemment les sublimes "the man that got away", "zing went the strings of my heart", "get happy", "the trolley song" et, bien évidemment, "somewhere over the rainbow" ont fonctionné du feu de dieu... il a eu la merveilleuse idée d'associer sa soeur, martha, toute en rondeurs, sur deux titres magnifiques, "stormy weather" et "someone to watch over me"... on voulait du standard, on en a eu pendant deux heures... les inflexions folkies de la fratrie ont convaincu les plus réticents... l'héritage garland a été assuré par la présence un peu incongrue de... non, pas liza mais sa demi-soeur, lorna luft sur deux titres... en fait, l'évènement n'a pas vraiment eu lieu... les parisiens ont oublié la divine garland et n'étaient là que pour la nouvelle "queen" de la chanson, le beau rufus... en fait, c'est surtout sa rage à chanter jusqu'au bout malgré l'évidente peine qui a séduit le public... il riait pourtant souvent de ses difficultés à atteindre les notes les plus aigues... mais à la fin de "get happy", il n'en pouvait visiblement plus... il a dit le texte tant sa voix était cassée... il en avait le menton qui tremblait de larmes retenues en saluant sur le thème orchestral final... il n'a jamais autant eu l'air d'un petit garçon à paris...
il reviendra...
nous serons toujours là...
rufus, on t'aime...
rufus, je t'aime...
ps : il a un nouvel album perso qui sort au printemps et le projet "garland" devrait faire l'objet d'un cd/dvd en fin d'année... à suivre, donc... :o)
pps : je donnerais tout pour avoir la voix de ruf', même aphone !
ppps : un gros poutoune à ce cher titus (et un immense merci pour l'affiche !)
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