comme dans un ballet de pina b. # 2

En dépit de l'inévitable déception, vingt quatre heures plus tard, les sensations commencent à effleurer la surface des souvenirs... La sensation de déjà-vu est bien réelle et la bande son a souvent été autrement plus émouvante... L'évocation de la Turquie ("Néfès") fut un choc inoubliable... Ce soir, les clichés de "Bamboo blues" (les miens et ceux que la divine Pina a choisi pour évoquer ces Indes qui nous fascine tous) éveillent des réminiscences qui font déjà partie de l'intime. Déjà, assister à un spectacle de Pina Bausch (pour qui je suis prêt à traverser l'Europe) est un évènement en soi... Ne serait-ce que la fébrilité qui fait briller les yeux du public est à nulle autre pareille... Même les blasés, même ceux qui étaient là en 1979 sont impatients de découvrir la dernière création de la vestale de Wuppertal... Il est évident qu'à côté de "Café Muller" ou du "Sacre du printemps", ce "Bamboo blues" se présente sur un mode mineur... Le chef d'oeuvre n'est plus de mise. Après tout, elle n'a plus rien à prouver. L'essentiel étant le plaisir et la maîtrise. Le style est inimitable. Si quelques solos peuvent sembler ennuyeux, l'ensemble ne manque pas de souffle. Au final, malgré tout, on est forcément admiratif devant ces danseurs magnifiques et chacun retiendra l'image qu'il voudra. Personnellement, ce sont ces amples jeux de rideaux derrière lesquels la troupe danse qui m'ont plus touché... et la joie évidente de ce jeune danseur au corps splendide que l'on voit sur les quatre dernières images ci-dessus... un tel sourire ne peut signifier qu'une seule chose : le bonheur d'avoir participé à une telle entreprise. Et puis, je me dis depuis longtemps qu'il faut aimer les artistes qui vous accompagnent... dans leurs sommets comme dans les oeuvres de moindre importance... La mémoire fera la part des choses... Et comme toujours, l'essentiel dans la vie est l'union du désir et du plaisir... Il y aura des orgasmes étourdissants et de petites jouissances, ils sont aussi importants les uns que les autres... Viva Pina !