Je ne vais pas y par quatre chemins. ce que fait ce jeune homme au doux sourire engageant, Jonathan Capdevielle est monumental ! Déjà le spectacle est impressionnant de simplicité (une chaisse, un sac, un radio-cassette et un mur blanc), d'exigence et de rigueur... Le public est même convié à lire le fanzine rédigé par le personnage principal, David Brooks, puisque celui-ci n'est pas encore prêt à verbaliser ce y figure... Je précise que nous nous trouvons dans l'univers morbide de Dennis Cooper et, donc, en présence d'une histoire de serial killers particulièrement éprouvante...
Bref... Dans un premier temps, Jonathan Capdevielle anime toute une série de marionnettes plus ou moins grotesques avec la précision d'un maître kabuki... Il a d'ailleurs une voix bien précise pour chaque personnage... Quand il se met à rouler une pelle à wayne puis avoir un plan cul avec lui, tout bascule... A ce moment là, on doit se pincer très fort pour se rappeler qu'il n'y a qu'un seul mec sur scène...
Seulement, voilà...
Rien ne va plus chez les serial killers (il s'agit de l'adaptation de l'histoire vraie de Dean Corll et ses deux complices qui ont massacré 27 adolescents dans les années 70) et l'un des deux ados tue le leader...
Deuxième phase de lecture imposée... 5 pages tout de même...
Et là, j'ai dû me tenir à mon siège pour ne pas tomber... J'étais au bord du vertige... Capdevielle DEVIENT sa propre marionnette... La dernière et longue séance de meurtre est jouée par tous les personnages... sans que capdevielle bouge un seul muscle de son visage !!! Il joue intégralement le passage en ventriloquie en changeant toujours de voix à chaque réplique...
Je ne sais pas... C'est peut être tout juste du travail tout simple pour un comédien... N'empêche... l'émotion qu'il a provoquée en moi a été redoutable... D'ordinaire, il me faut une petite demi-heure pour rentrer de la Bastille... Là, mes pieds m'ont mené je ne sais où et j'ai mis plus d'une heure et demie pour arriver sur le quai du métro Arts et Métiers où j'ai titubé comme si j'avais bu...
D'autant qu'en sortant du théâtre, je tombe nez à nez avec un Dennis Cooper hilare... Je n'ai jamais rien osé lire de lui...
Je sais que j'ai spoilé tout le spectacle mais même comme ça, si vous en avez l'opportunité, allez y... (mais sans les enfants, hein, on n'est pas chez Guignol, pas même le Grand)...
Avant tout, c'est un putain de fantastique moment de théâtre ! Le travail de Gisèle Vienne est certainement le plus fort et le plus émouvant geste théâtral auquel j'ai eu la chance d'assister depuis quelques années... "Une belle enfant blonde" fut un choc immense, "Kindertotenlieder" confirma la première impression et là, "Jerk" se situe d'emblée dans mon panthéon personnel des spectacles inoubliables aux côtés des Peter Brook, Patrice Chéreau, Giorgio Strehler ou Ariane Mnouckhine...
et le tout ne dure qu'une petite heure !
3 commentaires:
Dennis Cooper est un gros con.
ça a l'air très emmerdant
c'est un avis qui a le mérite d'exister. c'est donc que je n'ai pas su transmettre la fièvre que ce spectacle m'a balancé !
magnifique !
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