vendredi 7 mars 2008
rené ripert, regrets éternels...
Devine oui devine qui je suis
De ces têtards à peine au monde
Laquelle de ces vingt têtes rondes
Masques blafards et blouses de suie
Devine qui de ces vingt moutards
Est devenu celui qui t'aime
Le sportif ou le fort en thème
Le chien de race ou le bâtard
Pas celui-ci ni celui-là
Notre nègre et notre annamite
Pas ce nez en pied de marmite
Ni ces mollets en cervelas
Ce chafouin-là ça c'est méchant
Je n'eus jamais même à cet âge
Ce faciès d'idiot de village
Qui n'appartient qu'à Séchan
Cherche bien ah non c'est Kerbrat
Qui se parfumait à l'urine
Et fouillait sans fin ses narines
Puis se mouchait dans l'avant-bras
Non celui-là c'est Bargeton
Toujours le premier de la classse
Le roi de la compo l'as des as
Man rêvait qu'il soit son fiston
Tu n'as pas de chance lui c'est Perrot
Le plus fort mais en gymnastique
Qui n'avait pour arithmétique
Que les dossards de ses héros
Et ça c'est les frères Nourissier
Que l'on surnommait les deux deux pitres
Et se touchaient sous leur pupitre
En parlant de Michèle Mercier
Celui-là tu n'y es pas du tout
C'est la terreur la psychose
Le dénommé Ben Quelquechose
Une tête pleine de rêves et de poux
Encore perdu ça c'est Drago
En vérité Dragolovitch
Mais quatre syllabes faisaient trop riche
Deux suffisaient au petit Yougo
Car on se défendait tu sais
Regarde bien Martin et Bonhomme
Deux crétins dignes de Barnum
Mais qui étaient de vrais Français
Tiens voilà le petit Michon
Ses yeux glauques derrière ses lunettes
Qui se planquait dans les toilettes
Pour y lire ses romans cochons
Et Blot qui ne disait jamais rien
Ou bien Cela ne me concerne
Mais s'offrait de trop larges cernes
Pour prétendre être un bon chrétien
Lui c'est Mathieu-les-yeux-doux
Il n'avait pas l'air d'un terrestre
Et ne fit qu'un ou deux trimestres
Pour aller mourir je ne sais où
Il n'en reste qu'un sous ton doigt
Cette bouche qui semble crier A l'aide
Ces yeux clos sur une vie moins laide
C'est moi qui déjà pense à toi.
J'ai appris ce soir que René Ripert nous a anonymement quittés en mars 2007. Il est évident que son nom ne dit rien à personne. Ce cher Pierre Philippe ne se serait pas intéressé à lui, il est fort à parier qu'il n'aurait jamais croisé mon chemin... Curieux, j'étais au théâtre des Déchargeurs en 1999 pour son seul et unique récital... Il était le charme personnifié et chantait juste... Le trouble était au maximum quand il me chanta "En relisant ta lettre" de Gainsbourg me fixant droit dans les yeux... Depuis, presque rien... Croisé lors d'une soirée des "Musical's Friends", dont il était un des fondateurs, où son visage décharné m'attrista et m'alarma... Ensuite, l'oubli... Juste le flyer du récital qui remonte à la surface au hasard des rangements... Et là, le magnifique roman de Pierre Philippe... Du coup, un coup de google... et la tragique nouvelle... l'ironie est c'est sur la page d'une connaissance que j'ai pris dans la gueule l'issue tragique de celui qui fut quelqu'un pour une poignée de poètes...
Adieu René, tu étais beau, tu étais passionné... Ca t'a tué...
ps : le texte est "Photo de classe" que Pierre Philippe écrivit pour lui...
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