d'abord le lieu... bercy... je n'y avais pas mis les pieds depuis des lustres... j'en gardais injustement un assez mauvais souvenir... alors que j'y ai vu quelques uns des plus grands (miles davis, prince, stevie wonder, gil evans, bobby mcferrin, james brown, etc...)
et le public... très mélangé, contrairement à ce qui se lit ici ou là, plus jeune et moins bourge que je ne le pensais... par contre, beaucoup de jeunes paidais (mais ça, je m'en doutais !!!)...
la surprise a été ma place... plutôt pas mal, sur le côté de la scène à une vingtaine de mètres... et la scène ! mon dieu, le mec qui a conçu ce dispositif devrait recevoir le prix nobel du spectacle... un gigantesque carré au coeur duquel les 58 musiciens de l'orchestre sont discrètement mais parfaitement installés... et au centre du tout, un cercle avec un "S" gigantesque...
le spectacle est également, comme prévu, dans les premiers rangs... impérial, aznavour s'est installé sous les applaudissements du public... ensuite, le cortège finalement très nouvelle vague de vieilles gloires : alain delon, jean-paul belmondo (dans un triste état), michel legrand... côté politique, ceux que je pensais : bertrand delanoë, cécilia sarkozy, bernard kouchner,... etc... etc...
20h30, les lumières baissent et la fébrilité est à son comble...
nous sommes partis pour un des plus beaux spectacles de chansons de ma vie !
l'orchestre se lance dans une somptueuse version de l'ouverture du spectacle original de "funny girl". le ton est donné, ce ne sera donc pas le répertoire des dernières années mais bien celui que les amateurs adorent, les chansons des débuts aux années 80.
le "S" s'abaisse puis remonte portant l'héroïne du soir, chevelure blonde impeccable, robe noire, collier de perles soulignant une opulente poitrine (et par là même, quelques rondeurs entrevues dans "meet the fockers")... des "i love you" et de "je t'aime" fusent de partout, une standing ovation visiblement longtemps espérée et largement justifiée... la dernière grande star de la dernière époque du grand cinéma américain vient de faire son apparition sur scène... barbra streisand... après plus de quarante ans de carrière, elle monte enfin sur une scène parisienne...
pour commencer, "starting here, starting now"... donc, pas d'erreur, nous sommes bien dans la tournée du live paru aux states et que j'écoute en boucle depuis des semaines sur mon ipod...
vient ensuite une série de standards inaltérables : "down with love" (qui me fait penser qu'elle aurait de toutes façons été une sacrée chanteuse de jazz), "the way we were"... là, elle commence à parler et fait l'effort de parler en français et raconte sa journée parisienne... choucroute garnie à l'alsacienne chez bofinger, une tarte à l'oignon, des profiteroles, un macaron au chocolat et un marron glacé chez ladurée et autres quenelles (la version française du gefilte fisch, dit-elle) (pas étonnant que...) au lieu d'aller visiter le parc de bagatelles... puis le reste du spectacle... je n'ai pas noté l'ordre des chansons mais en voici, a priori, la liste exhaustive... elle commence avec les chansons qu'elle a composées, "ma première chanson" (du fameux "je m'appelle barbra" de 1966 avec, pour la première fois, la collaboration de michel legrand) in french et au piano (avec un "merde" bien senti au milieu de son solo approximatif)... ensuite, évidemment, son oscar... et là, j'ai pleuré comme une madeleine... bah oui, on ne pleure finalement que sur soi même... mon adolescence envolée, mes premiers émois, la vie, quoi... "evergreen" (du film très moyen que j'ai revu récemment, "a star is born") sur lequel elle invite quatre jeunes mousquetaires de broadway aux voix souples et énergiques : peter lockyer, sean mcdermott, michael arden et hugh panaro. leur quintette fait merveille... j'éponge mes yeux tant bien que mal... après un sketch où les quatre gamins avouent avoir vu les films de la dame avec... leur grand mère un soir à la télé ou ne connaître que "meet the fockers", elle file en coulisse se changer et nous offre ainsi un beau moment de voix masculines de broadway avec "something's coming" et "i finally found someone" sur lequel la diva revient sur scène... pour rendre hommage à michel legrand, elle chante pour la toute première fois en public, "the summer knows" (le titre du film "un été 42")... ensuite, elle évoque donc ses débuts avec "funny girl" qui fut le spectacle qui la révéla au grand public de broadway avant de devenir son tout premier film où elle devint spontanément celle qu'elle est toujours aujourd'hui, une star. donc, les titres s'enchaînent : "funny girl", "the music that makes me dance", "my man" (le fameux "mon homme" qu'elle attribue à tort, je pense, à édith piaf... je crois que c'est mistinguett qui créa cette chanson) et pour finir en beauté la première partie, l'inusable "people".
entracte. vingt minutes... les stars des premiers rangs se font photographier par le public... chacun va faire un tour au stand de merchandising ou au bar pour qui une bière et pour qui du champagne... moi, je suis tétanisé... trop ému pour bouger...
fin de l'entracte... elle revient avec les garçons pour "the music of the night"... l'orchestre joue ensuite le "jason's theme" que son fils composa pour elle... elle le cherche dans l'audience, il est là, le fameux fils pour qui elle se bat depuis des années, pour qui elle finance à travers sa fameuse fondation (entre autres causes qui lui tiennent à coeur) la recherche contre le sida... elle reste en famille pour évoquer le père qu'elle n'a jamais vraiment connu et lui adresse la chanson que tout le monde attend et qui émeut toujours autant, "papa can you hear me" et "unusual way"... ensuite, un petit jeu de questions du public tirées au hasard dans un seau à champagne... bla bla bla... elle fait du shopping en france pour meubler sa nouvelle maison qu'elle fait construire, rien de bien passionnant... elle va écrire ses mémoires mais pas seulement.... bla bla bla... quelqu'un lui demande de chanter "you don't bring me flowers"... et ok, no problemo... l'orchestre se cale sur la mélodie... puis retour au spectacle, "(have i stayed) too long at the fair", un texte humaniste de william saroyan et "a cockeyed optimist" (de "south pacific") dans la foulée, elle remercie le public et cite les célébrités présentes surtout celles qui ont été une source d'inspiration pour elle... et un coup pour la paix dans le monde avec un magnifique "somewhere" (de "west side story") avec les garçons en renfort... et c'est bientôt fini... "i love you" lance un mec sur ma droite... "stay in the line", répond-elle... "my shining hour" de harold arlen et le finale commence avec l'inespérée (mais tant attendue) "don't rain on my parade", la chanson qui clôt la première partie du film "funny girl".... bravo, brava, bravissima... elle sort en descendant dans le "S" central... mais non... avec un tel public... elle revient pour le "smile" de charlie chaplin... encore ! encore ! encore ! oui, elle fera donc un rappel sur un titre de michel legrand, "what are you doing the reste of your life ?". elle disparaitra avec sa petite toutoune, samantha qu'elle a fait monter sur scène... voilà...
c'est fini...
c'était parfait, c'était inoubliable...
certains ont fait la fine bouche... pas assez spontanée... évidemment, les prompteurs alignant mot à mot les paroles des chansons, des dialogues et des monologues ont de quoi surprendre... mais bon... pas beaucoup d'improvisation, c'est évident... mais je doute que pavarotti se soit jamais lancé dans un boogie-woogie au milieu de "bohème"... chacun son truc...
et puis, tant pis pour les disco queens... pas de "woman in love" ou de "enough is enough"... c'était ce soir ou jamais alors elle nous a fait le grand jeu du répertoire, celui d'une authentique et immense artiste... finalement très mal connue et trop souvent méprisée en france...
sa voix ? elle a changé, impossible de ne pas le remarquer... nettement moins limpide mais peut être plus riche, plus chaude... du coup, certains aigus ont pu sembler périlleux mais d'autres passages ont gagné en épaisseur, en profondeur... comme un bon vin...
mais surtout, quelle présence, quelle aisance... comme si elle avait régulièrement chanté à paris... à mon avis, on n'est pas près de la revoir...
(pour ceux qui n'ont pas pu s'y rendre, je recommande vivement l'album "live in concert 2006" qui n'est pas encore sorti chez nous, c'est pratiquement un copier-coller (malgré il divo) du spectacle de mardi... et le dvd devrait sortir prochainement...)
je suis heureux et fier d'y avoir été...
"j'y étais !"
pas mal d'images circulent déjà sur youtube... j'ai un quart d'heure de films mais les fichiers sont trop lourds pour être chargés... tant pis, je les regarderai tranquillement chez moi ! :o)
3 commentaires:
je suis encore dégouté de son annulation à Nice, rien que pour papa can you hear me (qui n'est pas sur le double live dispo en france aussi)je me serai damné!!!!
tu en as de la chance et je t'en félicité!!!
Bonnes vacances à Londres ,évite tout de même al-quaida!!!!
Bzzz.
Dom.
ps: à mon tour de réaliser un de mes rêves Polnareff en chair et en os mercredi à marseille et peut etre de nouveau à Toulon le 10/07...rien que pour l'homme qui pleurait des larmes de verre...
hummm... comment dire... polnareff... c'est à peine si j'en ai deux disques...
va jouer aux billes, amateur !!! :o))
;-)
tu rigoles, Polna a pondu une belle brochettes de disques entre 1966 et 1973, c'est clair que c'est pas de la zike de paidai!!!
Enregistrer un commentaire