










La diva a donné le coup d'envoi de sa tournée européenne à Zurich. Elle donnera un concert exceptionnel mardi 26 juin sur la scène de Paris-Bercy. De notre envoyée spéciale à ZurichHALLENSTADION, à Zurich, lundi 18 juin. Portiques détecteurs de métaux, caméras, sacs à main fouillés deux fois : pour son premier concert en Europe, Barbra Streisand s'est inspirée de la sécurité des compagnies aériennes américaines. Heureusement pour la diva, ses fans oublient vite leurs quarante-cinq minutes de queue. À 20 h 30, lorsqu'elle apparaît sur l'immense scène noyée sous une lumière or et violette et sobrement décorée de quatre bouquets de roses parme, une ovation monte de la foule. L'orchestre de 58 musiciens lance les premières notes de Funny Girl et Barbra Streisand s'avance telle qu'on imagine une diva : cheveux blonds lissés, ongles longs, silhouette longiligne en robe noire ample au décolleté plongeant mis en valeur par une époustouflante rivière de diamants.Reprise d'un concert taillé pour l'Amérique« Danke, gute Abend, bonsoir (en français), in other words hello ! », lance-t-elle très énergique. La prochaine fois, je viendrais à Zurich uniquement pour le chocolat. Hier soir, avec mon chien Samantha, j'ai voulu voir vos jardins, mais à la place, je me suis arrêtée pour dîner. J'ai avalé une fondue, des rösti, des Bradwursts et un Apfelkuchen », plaisante-t-elle, l'oeil rivé sur ses dix prompteurs. Elle fait glousser les Zurichois et Barbra en profite pour se lancer : «The Way we Were », « Evergreen », « My Man », « People »... à 64 ans, sa voix est toujours aussi puissante et limpide. Mais ceux qui attendent « I'm a Woman in Love » et autres tubes comme « Memory » seront déçus. Assise sur une chaise haute pivotante ou accoudée à côté de ses roses, une tasse noire à la main, Barbra Streisand reprend à deux exceptions près, un concert fait pour ses fans américains qui n'ont pourtant pas les mêmes références que les Européens. Qui de surcroît la voient pour la première fois. Constitué de classiques de Broadway et de chansons de films comme « Papa Can you Hear me » (Yentl) et « Somewhere » (West Side Story), le tempo est un peu lent. Elle ne danse pas, mais sa seule présence suffit à enflammer le public. Attrapant ses lunettes, « la preuve que je suis une senior » (hurlements de protestion des fans), elle se met au piano pour jouer « Ma première chanson » (en français). Ses doigts s'emmêlent. Elle reprend en riant : « Ce sera le seul instant de spontanéité dans ce show très professionnel. »Contrairement à Liza Minnelli qui finit ses concerts en sueur et en arrachant ses faux cils, Barbra Streisand reste impeccable tout du long. Le temps de changer trois fois de robe, de bijoux et « d'avaler un dernier petit éclair zurichois », elle laisse plusieurs fois la place à l'excellent orchestre ainsi qu'à un quatuor déniché à Broadway. Sa tournée, qui compte dix dates, s'achèvera mi-juillet à Londres. C'est la plus chère du Vieux Continent. Mais effrayés par le prix du show (5 millions de dollars), plusieurs producteurs européens ont refusé de l'acheter. Rome et Nice ont été annulés. À Zurich, des draps noirs couvraient les places à côté de la scène et les derniers rangs en hauteur. Déçu d'avoir vendu 6 000 de ses 15 000 places, le producteur local s'est plaint dans la presse suisse, dès mardi matin. Avec des tickets entre 112 et 582 euros dont certains déjà soldés sur Internet, Barbra Streisand chantera-t-elle devant un Bercy à moitié plein ? Réponse, mardi 26 à 20 heures.
(c) le monde
iennent à paris, au théâtre de la ville. cette année, la chorégraphe allemande propose ainsi deux programmes, la reprise d'une pièce historique et fondatrice, "bandonéon" (1980), et sa création de l'an dernier, "vollmond". seulement, cette fois, contre toute attente, alors que l'on voit généralement dans "bandonéon" un chef-d'oeuvre absolu (ce qu'il demeure), une matrice de la modernité (ce qu'il est), un classique indiscutable (la chose est amplement démontrée), une partie du public ne se cache pas de penser rigoureusement le contraire. chaque soir, une bonne centaine de personnes quittent la salle, avant, pendant ou après l'entracte, criant, polémiquant ou faisant claquer le siège de leur fauteuil. trop long, pas assez dansé, musique lancinante, les reproches fusent. "on est venus voir un spectacle !" hurle l'un durant la représentation. "on n'est pas là pour s'emmerder !", poursuit l'autre. "bandonéon" est-il un spectacle ? certes oui, mais pas comme l'entendent aujourd'hui de nombreux spectateurs qui veulent en avoir plein les yeux, que cela ne dure pas longtemps et surtout - selon l'expression de l'époque - n s'agitant comme des inse pas de prendre la tête. or se prendre la tête est précisément ce que nous demande en général pina bausch, et tout particulièrement avec "bandonéon".
c'est même sa marque de fabrique et celle de ses interprètes de mettre en espace ce truc tellement compliqué qui s'appelle la vie des humains. s'il fallait raconter "bandonéon", on évoquerait dix-huit personnage s'agitant comme des insectes dans une sorte de boîte posée sur le plateau. ce pourrait être une boîte à danser, comme dans "kontakthof", une autre pièce légendaire de pina bausch, sauf qu'en effet, comme disent les mécontents, ça ne danse pas. et si ça ne danse pas, ce n'est pas pas parce que la chorégraphe a décidé d'ennuyer les gens, ni parce que les gens n'aiment pas danser. bien au contraire ! ils voudraient bien, les hommes et les femmes de "bandonéon", s'aimer, partager autre chose que leurs obsessions, communiquer entre eux, danser, être ensemble... seulement, ça ne vient pas, c'est retenu dans leur corps, emprisonné. et le spectacle dure près de trois heures ! d'où la colère ou l'épuisement d'une partie du public du théâtre de la ville. le malentendu dans cette histoire est à peu près sans appel. d'un côté, une artiste considérable, forte d'une oeuvre complexe, pina bausch, convoque les gens autour de son travail ; ils sont là parce qu'ils le veulent bien, pour comprendre un peu de leur propre existence et pas pour se distraire. de l'autre, un public de plus en plus éclaté, inattentif, velléitaire, qui voudrait choisir, à l'intérieur d'une oeuvre d'art, ce qui lui convient, en retrancher ce qui lui échappe ou l'ennuie, accélérer le cours du programme. il fallait s'y attendre, entre l'artiste en majesté et le moi-je consommateur tyrannique, une guerre s'est ouverte. pour l'instant, nous n'en sommes qu'à des cris et des mouvements d'humeur...
sur scène, une sorte de toile blanche posée sur une terre argileuse...
ensuite, des poteries (non cuites) apparaissent comme des offrandes et finissent par former des masques barbares sur nos deux interprètes... puis barceló se met à sculpter le corps de nadj sous une masse de pots qui finissent régulièrement écrasés sur la toile régulièrement arrosée de peinture blanche... un bestiaire étrange et burlesque vient au monde sous nos yeux ébahis...
étrange spectacle tout de même... on n'ignore pas que barceló est un des peintres majeurs du moment et on ne peut s'empêcher de penser que nous sommes face à la création de sa dernière oeuvre... nous sommes les témoins privilégié d'un acte unique... mais il n'est pas seul sur scène... un chorégraphe l'accompagne dans ce geste... et là, je me suis dit qu'il s'agissait peut être là de la tentative d'un danseur pour laisser une trace tangible de son travail...
et donc nous voilà face à deux immenses artistes mouillant leur chemise (pas que) pour créer une oeuvre éphémère qui ne survivra (certainement) pas à la soirée pour la joie du public... et si finalement il ne s'agissait que d'une tentative de définition de l'art contemporain ? un jaillissement jouissif et totalement jubilatoire de matière et d'énergie... une sorte de retour à l'innocence du geste de l'enfance... (les rires d'un enfant dans le public en disait long sur le plaisir qu'il devait avoir à voir deux adultes s'amuser comme lui-même ne devait sans doute plus le faire depuis un certain temps... un rire enfantin emprunt de nostalgie.)
une bien belle heure dans un bien bel endroit.
Des filles, le pied des filles, des voitures ,des filles et le cul des filles. Des voitures, la Dodge de point limite et le pied des filles. Le point limite du cul des filles. Kurt Russel et les filles . Des cheerleaders, des amazones avec leurs pieds . Des voitures oranges avec une rayure noire. De la culture pop réorientée. Les histoire(s) du cinéma, Russ Meyer , Monte Hellman et des vrais faux vrais raccords... Les jambes des filles découpées qui tombent dans le noir . La vengeance même sans savoir. Des bobines perdues. Un film saturé et malpropre. Le pied des filles les chevilles des filles et le cul large des filles… des couleurs qui explosent et se télescopent. Le pied des filles, Kurt Russel , un corps lourd, un corps lourd et las. Le pied des filles dans le noir en dehors avec la vitesse. Des filles attachées, des filles enfermées, des filles déchiquetées. Le sang dans la bouche des filles qui vont mourir . Des mots qui se bousculent. Du recyclage et des Dodge blanches, Richard C. Sarafian et les lignes jaunes. Des digressions sans fin, des phrases pour ne rien dire, la bagatelle fétichiste autour des mécaniques en mouvement. La jouissance et le pied des filles… le point limite de la jouissance sur le pied des filles ! Enfin voilà sous la couche et les griffures de la pellicule, c'est de la parole en mouvement et ce n'est plus un film... des mots qui se carambolent entre eux, Quentin Tarantino c’est Marguerite Duras... le pied !
c’est automatique
et plus de mise en scène (pas d'effets comme dans les années 90 avec leurs baudruches géantes)... l'idée de génie a été la mini-scène qui se déplace jusqu'aux trois quarts de la fosse... le public pouvait presque les toucher... j'en ai filmé un morceau tout à fait convaincant (mais trop gros pour dailym' ou yout'... si quelqu'un a un tuyeau, justement... je suis preneur...) sinon quoi ? une première demi-heure assez poussive avec des silences de plus de 30 secondes... la présence huée/applaudie de fillon... un froid glacial (comme à la dernière de jean... [private joke])... pas très jeune le public... fallait s'y attendre mais ça passait mieux que chez joe jackson il y a 10 jours... (là, nos chers quadras/quinquas semblaient n'avoir rien écouté en trente ans... pathétique...)... mais bon... une fois la mini-scène en route, ils ont enfilé des classiques en veux-tu, en voilà... "it's only rock'n'roll", "brown sugar", "satisfaction", "let's spend the night together", "start me up", etc... un épatant hommage à james brown avec un putain de "i'll go crazy" des familles.... un magnifique blues des familles pour rétablir la vérité à propos de ronnie wood... pas mal de solos dans la première partie... assez pénibles par moments... surtout quand c'est mick qui s'accompagne à la guitare... pas crédible pour deux sous... pareil pour keith quand il se met à chanter... aïe... aïe... aïe... on les aime en tant que groupe... sinon on leur aurait fait un pont d'or pour leurs carrières solo... sorry lads...
en fait, françois bon dans sa fantastique biographie du groupe semblait avancer une théorie assez curieuse mais à laquelle j'adhère de plus en plus... comme quoi, le véritable leader des stones est charlie watts... omniprésent et comme toujours impeccable et irréprochable... capable d'une finesse toute ellingtonnienne sur quelques titres et libérant toute la sauvagerie (maîtrisée) sur l'intro (et le reste) de "sympathy for the devil"... dommage qu'il ne se soit pas plus laissé aller dans sa carrière solo, ses disques de jazz sont formidables mais toujours bridés par une force inconnue... mais là encore, je vous renvois à la formidable bio de françois bon... c'est un pavé mais on apprend tout (et parfois même son contraire), un véritable roman du 20ème siècle...
Le clignotant «par ici la bonne soupe pour les pédésexuels» indique une mauvaise direction. Car cette image d’homme bandé a surtout déclenché les filles qui, in situ le bureau, l’ont trouvée : excitante (55 % des personnes interrogées), sexy (35 %), charmante (9 %), cool (0,5 %), hot (0,5 %), ne se prononcent pas (0 %). Une sondée précise que le comble de l’érotisme ne tient pas au cul nu mais à la main de l’homme en position de profil égyptien qui rend ce Sicilien de 1953 quasi pharaonique. La calotte qui couronne sa tête augmente cette allusion à l’antique. La photographie ayant été prise dans une mine de soufre dans les années d’après-guerre où le cinéma italien inventait le néoréalisme, il est patent qu’elle participe de cette esthétique morale consistant à s’intéresser aux damnés de sous terre plutôt qu’aux puissants. Mais on peut dire aussi de ce corps sculpté par la photographie qu’il redonde avec une tout autre exaltation des nudités musclées qui fit en Italie la gloire de la statuaire fasciste, en Allemagne celle du nazi Arno Brecker, et en URSS le triomphe du prolétaire en Apollon de la classe ouvrière. C’est cette étrange réversibilité du désir qui trouble le plus. Il faut se dire que dans les pires moments du nazisme ou du réalisme socialiste, il y avait peut-être un jeune homme et/ou une jeune fille qui levant les yeux sur ces figurations totalitaires de la perfection en concevait malgré tout un trouble sexuel transcendant le malheur de les subir. Sinon, on voit que le réel reprend vite le dessus. Si l’homme est nu, ce n’est pas pour faire le beau mais parce qu’il devait régner en ce boyau une chaleur d’enfer qui minéralement sentait le soufre. Quant à la souffrance. Il suffit d’imaginer le poids du wagonnet que les deux mineurs sont en train de manœuvrer, ou de remarquer les pieds de l’homme, chaussé de boue. Ce qui sidère le plus c’est qu’on soit presque surpris que ce soit des Blancs qui subissent une mise à nue d’aussi mauvais aloi. Dans ce registre, l’image dominante, presque le cliché, est celle d’un Noir sud-africain suant dans une mine de diamants. Ce Sicilien maculé est un Noir, en italien, un negro.
n'en déplaise à certains, ce garçon est somptueux... et encore, vous n'avez pas vu ses mains... chaque fois que je l'aperçois, il m'évoque furieusement le "david" de michelangelo... tout en puissance et équilibre...