dimanche 9 septembre 2007

almodovar on stage


On adapte bien des romans au théâtre alors pourquoi pas des films ? a priori, le pari était rude. comment trouver l'équivalent du monde bariolé de Pedro Almodovar sur scène et, qui plus est, en anglais ? Samuel Adamson semble avoir trouvé. Il a simplement utilisé le scénario en le destructurant et en jouant sur les différents effets de miroir que le film utilisait déjà en renvoyant le tout au théâtre. La mise en scène est peut être un poil tristounette mais le spectacle est tout à fait convaincant. Les changements de décors sont vifs et fluides, quelques passages de la bande son originale ont été conservés et les comédiens sont ahurissants. La mort du fils a toujours autant le même effet lacrymal sur moi (sans doute le souvenir du destin de mon cousin Pablo) et le personnage d'Agrado est toujours aussi efficace. L'excellente idée du spectacle est de garder le personnage d'Estaban (le jeune Colin Morgan) tout du long et d'en faire, finalement, le narrateur de l'histoire de sa quête post-mortem. La scène où Agrado intervient devant le rideau rouge (et que j'ai placée ici même il y a quelques jours) sert de film rouge à toute la pièce et garde la même force burlesque (Mark Gatiss est formidable). Les femmes sont très fortes, très intenses. Diana Rigg (Huma Rojo, peut être un poil trop âgée pour le rôle mais saisissante), Lesley Manville (Manuela), Joanne Froggatt (Rosa), Eleanor Bron (la mère de Rosa dont le rôle est formidablement développé) et Charlotte Randle (Nina) forment une troupe homogène d'un puissance étonnante très théâtrale.
Les citations du "Tramway" et de "Noces de sang" en prennent une dimension considérable. Nous sommes en plein gynécée avec tout ce que ça implique d'érotisme et de solidarité contre la veulerie des hommes.
Si vous passez par Londres, tentez d'aller voir ce beau spectacle dans ce magnifique théâtre qu'est the Old Vic.

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